Avec Nitrate Kisses, Barbara Hammer explore les émulsions et les images abîmées, vestiges perdus de la culture gay et lesbienne. L'histoire refoulée, invisible de gens marginalisés est contextualisée par rapport au comportement sexuel des gays et lesbiennes d'aujourd'hui. L'histoire contemporaine de la sexualité sous-estime la résistance des cultures gay et lesbienne pour défendre leur survie face au pouvoir et à la domination de l'idéologie hétéro. Les questions de la représentation historique sont examinées au travers de la marginalité, lecture entre les lignes et entre les images. Des films d'archives des années 30 ainsi que des extraits du premier film gay américain de Watson et Webber, Lot In Sodom, se mêlent à des séquences contemporaines.
Barbara Hammer est née à Hollywood en Californie. Après des études de psychologie à l'Université de Californie à Los Angeles, elle obtient une maîtrise de littérature anglaise et une maîtrise de cinéma à l'Université de San Francisco. Mariée, elle enseigne dans un lycée à Santa Rosa avant de s'affirmer comme lesbienne. Elle commence à réaliser des courts métrages expérimentaux dans les années 1970, puis s'intéresse à l'art vidéo dans les années 1980. Elle a enseigné à la School of Art Institute et au California College of Arts Institute. On lui doit quelques-uns des premiers films revendiqués lesbiens avec notamment Dyketactics (1974). En 1991, elle reçoit le National Endowment of the Arts Film Production Award pour son premier long métrage, Nitrate Kisses (1992), premier volet d'une trilogie consacrée au lesbianisme et à l'histoire du mouvement gay, comprenant Tender Fictions (1995) et History Lessons (2000). Avec Resisting Paradise, elle aborde la relation entre art et politique à travers les cas d’Henri Matisse et Pierre Bonnard.